Depuis l'Equateur

mercredi, juin 08, 2005

Retour au congreso trois semaines

Enfin un peu de temps pour raconter tout ce qui m’est arrive ce mois de mai. Retour 3 semaines dans la communauté El Congreso. Le même décor : Bananiers, arbres de cacao et bien sur mes confitures d’oranges préférés. Mon rôle est une fois de plus administrer la micro entreprise de confitures pour assurer un salaire décent aux pauvres femmes qui y travaillent.

Par exemple, Aide, 19 ans, élève seule ses 3 enfants qu’elle a eut avec 3 hommes différents. Sa sœur, Maria, âgée de 35 ans, d’une joie et une énergie débordante, a vu l’année dernière le décès de sa mère, et celui de son enfant qu’elle donnait au monde. Faute d’argent, elle n’a pu soigner sa mère et accoucher dans un hôpital. Quelques mois plus tard, son frère de 19 ans etait tué par balle alors qu’il rentrait dans un bar. Certes complètement bourré, mais tout de même ! Gloria, 35 ans, élève seule ses 7 enfants en bas âge. Elle vit dans ce que j’appellerais honnêtement une cabane. Pour la cuisine, elle va chercher de l’eau dans la rivière avec une grande bassine. Pour la salle de bain, c’est dans la rivière. Pour dormir, une planche de bois. Et pour manger, il n’y a que deux chaises autour de la table. Les enfants sont assis par terre avec les chiens, chats et cochons d’inde (les fameux « cuy »). Quelle injustice !

Grâce à la production de confitures du mois d’avril, ces femmes ont touche près de 170 dollars pour 3 semaines de travail. Un record pour un travail dans les champs, où une journée de travail est payée 5 dollars et où vendre ses cultures ne rapporte rien : Pour vous donner une idée, les intermédiaires achètent entre 1.3$ et 0.80 c les 100 oranges ; 1$ les 100 citrons ; et dernièrement 0.5 c les 100 bananes. On retrouve ces même produits 3 fois plus cher dans les marches en gros a Quito!

Vivre de l’agriculture est donc très difficile. La pauvreté est vraiment pressante, et par conséquent l’alcool est devenu un vrai fléau dans les campagnes. Un matin, en attendant le départ du bus me ramenant de la ville la plus proche à la communauté, un homme d’une trentaine d’années, bouteille à la main, me chante une sérénade à tue-tête. « la mujer de mi vida… » Tous les Equatoriens autour de moi étaient franchement morts de rire. Aussi, le jour de la fête des mères, tous les maris se bourrent la gueule au point de se mettre à se frapper. Et le lendemain matin, on les retrouve tous empiles les uns sur les autres comme des bêtes abattues!

Grâce à Aurora, je suis devenue LA parfaite paysanne. Préparer le cacao, le café, cueillir les bananes, les oranges… n'a plus de secret pour moi. Le mieux étant : comment attraper un serpent type X, un des plus dangereux qui puissent exister en Amérique latine, paraît-il ? Lors d’un pari débile, je promets de me mettre ce type de serpent autour du cou (Mort… pas folle non plus). Le pari lancé, un homme de la communauté m’appelle un après midi, en criant. Il venait d’attraper ce serpent. Il le tenait vivant, pinçant de ses doigts la gueule et la queue de l’animal et le mettait autour de son cou…. Bien sur je me suis dégonflée… Evident. Et me suis contentée de le caresser. Gros exploit. Car même les femmes de la communauté n’ont pas osé. Je suis repartie à Quito avec ce trophé, qui en fait n’était pas le mien ; mais l’homme était terriblement fier de me l’avoir offert.

2 Comments:

  • ca fait plaisir d'avoir un peu de tes nouvelles...bon courage pour la suite en ts cas tu as l'air de t'éclater

    By Anonymous Anonyme, at juin 12, 2005 10:46 AM  

  • ca fait plaisir d'avoir un peu de tes nouvelles...bon courage pour la suite en ts cas tu as l'air de t'éclater

    By Anonymous Anonyme, at juin 12, 2005 10:46 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home